Une fois la réparation effectuée, un créneau se présente enfin pour poursuivre vers l’ouest. On s’engage alors dans un bord de louvoyage au près, une fois de plus sans la météo prévue. Au lieu de NW tranquille on a du WSW de face et qui tartine dans les grains qui nous suivent toujours à la trace. Au bout d’une dizaine d’heures, on parvient enfin à Laxe.
Ici, pas de pontons, il faut soit mouiller dans l’avant port soumis au roulis (y’a quand même 4m de houle en ce moment) soit piquer un coffre libre à quelqu’un, mais un peu plus abrité, on opte pour cette option après la nav remuante du jour. Du coup on en repère un bien à l’abri, on l’attrape jusqu’ici pas de souci, mais on cule pas mal proche d’un rafiot et si le vent tourne on ne sait pas ce qu’il adviendra. Allez, trouvons en un autre, on zone plus vers la sortie et là on repère un coffre libre bien gros. Bien gros mais bien lourd, on ne parvient pas à le hisser et on perd la gaffe qui commence à disparaître dans notre travers. Arg, on lâche le bousin et on erre à la recherche de la gaffe perdue, 5min plus tard on la retrouve pas loin flottouillant dans la nuit, récupération! Allez on cherche un autre coffre, eurêka! En voilà un bien cool, on parvient à l’attraper, on amarre, ti-punch time, enfin!
Nuit remuante et bruyante avec un tas de bazar du bateau qui tapent par ci par là, on ne dort pas beaucoup.
Le lendemain on fait route plus SW pour tenter de sortir de l’influence de la grosse dépression qui traîne depuis plusieurs semaines dans l’atlantique nord et qui nous met la misère. Mi-moteur, mi-voile, on accoste à la marina de Muxia dans l’apm. Passage très impressionnant puisqu’il y a des hauts fonds éparpillés dans l’entrée de la baie et que par forte houle d’ouest ça lève des grosses déferlantes qui grondent et crachent autour de nous, on serre les fesses et on passe entre les monstres : ) Cool, on recommence à chercher les origines de fuites d’eau qui continuent à peupler les fonds du bateau. Ah, on a une bonne perte sur le réseau d’eau douce qui nous sera vital lors de la transat car on a que 250L à bord. Il faut pas se rater là-dessus.
Ah oui la porte des toilettes/sdb ne tient plus par ses gonds, il va falloir y remédier sinon adieu l’intimité du petit coin, sans compter le risque d’atterrir à poil au milieu du carré au milieu de tout le monde à la faveur d’un coup de gite vicelard 🙂 A ça s’ajoute une dizaine de points à renforcer (antenne radio qui se casse la gueule, eau potable qui fuit, lumières intérieures faiblardes, tuyau de gazinière abîmé, table branlante, hublots pas étanches, etc. De quoi occuper les jours à venir, car on va être bloqué 2j pour cause de vents forts contraires une fois de plus la dépression maudite fait des siennes…
Bon on en fait la moitié dans le faits, on ne trouve pas facilement de magasins pour bateaux ou même bricolage, il faudrait une voiture. On pare a plus pressé et on décarre à la faveur d’un peu de vent du nord qui devrait nous porter 36-48h et nous permettre d’atteindre les zones sud où on espère ne plus avoir de vents contraires, c’est la poisse depuis le début!
Ça marche bien, mais il y a quand même le stress de la bête qui rôde. En fait depuis qq années une troupe d’orques locaux s’attaquent aux voiliers pour leur mâchonner le gouvernail en pleine mer, et depuis cet été plusieurs ont été carrément coulés à grands coups de museaux. Et on est dans ladite zone (Galice-Portugal), gloup. On est pas superstitieux mais quand on voit des étoiles filantes on commande quand même une clémence surnaturelle, on sait jamais :-p
Quoi qu’il en soit on fait route pépère par vent quasi arrière, plus de grains, plus de stress, et ce jusqu’à parvenir près de Nazare (plus grandes vagues de surfeurs d’Europe). Pif plus de vent, On met le moteur, on refait une météo et comme ça s’arrange pas avec la venue du jour on fait halte à Cascais, dans l’entrée de la ria de Lisbonne.
Ouf, courses chocolat, citrons verts, réparations. Les nouvelles de la météo pour rejoindre l’archipel de Madère ne sont pas idéales. Il y a +/- 500 Milles nautiques (MN) à parcourir (à vol d’oiseau bien sûr) et on fait au mieux 160/j => +3j pour traverser et la météo nous promet seulement 2j cool, puis inversion, nouveau front dépressionnaire bien musclé. On hésite à caboter vers le Maroc pour pouvoir aviser au jour le jour mais finalement on se lance le lendemain, direct pour Porto Santo et on verra bien en route! Et c’est reparti en ligne droite vers le soleil, du moins on l’espère!













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